Musica

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Je me souviens, comme on a ri. Souvenez vous, cette euphorie. Tu te souviens, cette mélodie ?

On est comme ça.

On veut du son qui nous écrase, des mélodies qui nous remontent. On veut du riff, des basses, du décibel. On veut du spectacle. Sauter, crier, danser, chanter plus fort que la musique. Grandiose musique en guise de socle, on veut que ses notes dévoilent le ciel, et le septième pour toutes ces fois.

On veut rêver aussi, voir des visages tout souriants, des yeux qui pleurent chez les râleurs, des bras qui se lèvent à l’unisson, les masques fêlés par tant de bonheur. On veut la joie en toutes les places, la discussion dans chaque regard et du plaisir dans chaque parole.

On est comme ça.

On veut vibrer vous savez. De l’émotion à en mourir. De l’énergie à tout moment. Par pitié, donnez en plus. On en veut plus. Du tout nouveau et du classique, que tous les genres se tiennent la chique. Du mélange que diable, et que le diable fasse les mélanges !

On veut pas de race, d’origine ou de classe sociale. On veut cette classe pour origine, et pour toute race l’unique qu’on voit; celle qui palpite à nos oreilles, celle qui t’invite dans ton sommeil. On en rigole de vos convenances, vos rites et codes qui vous enchainent, à votre chaise et votre télé. Nous on s’aime, on se déchaine, c’est ça notre code, et le seul rite, c’est le partage. Celui du son, de la musique, celui de l’oubli quand elle commence, et de ce manque quand elle s’arrête.

On est comme ça.

La musique, on veut la vivre, la sentir, palpable. On veut l’escalader pour mieux y plonger, surfer sur la tempête de ses variations. On veut pas juste l’entendre non, on veut qu’elle nous entende ! On veut pas juste un courant d’air non, on veut qu’elle nous éteigne. A grands coups de gifles si il le faut, une pour chaque note si elle le vaut !

On l’aime la musique. On veut qu’elle nous transperce, mourir par elle, celle d’une guitare, celle d’une platine, par une voix, juste l’instrument qui nous renverse. C’est son frisson que l’on recherche, le long de l’échine, vous comprenez ? On veut l’instant, et le moment. On veut sentir, et ressentir. Ces notes sous notre peau, primant en sourdine sur la trame de notre âme, impriment d’une larme cet orchestre qu’elles expriment.

On est comme ça.

On veut aller plus vite que la musique. La rattraper, et l’enlacer, qu’elle nous dépasse, et l’entendement ! Puis l’asphyxie. Ce beau refrain qui coupe le souffle, que la musique nous laisse sans mots, cent mots en tête pour tout refrain, qu’un souffle occis confesse en fin. Sans mots disais-je, ni même de jambes, à peine de bras, tout juste cette tête qu’elle fait tourner.

Vous êtes comme ça.

Elle est partout, cette mélodie. Dans les arbres là haut, ou les oiseaux se chamaillent. Dans ces casseroles que le vent cajole. Elle est là, dans le bruissement des feuilles, dans le sifflement de leur bourreau.

Elle est aussi là. En vous, cette musique. Dans votre cœur qui bat, le bruit de vos pas. Dans votre souffle qui part, le bruit de vos retards.

Ecoutez donc, cette musique là.

Ecoutez vous, chantant déjà.

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