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J’ai cru te recroiser aujourd’hui
Menue silhouette qui m’alanguit
Cheveux méchés, décolorés
Traînant sans hâte, presque à l’arrêt
Guettant derrière comme d’intuition
Ce double coup d’œil d’hésitation

Hier, j’ai cru te recroiser
Telle que je t’avais laissée
L’air innocent, l’œil larmoyant
Charme indécent, batifolant
La mine cette fois plus ravissante
Que ce jour là, peine affligeante

J’espère te recroiser demain
Vêtue d’une robe de seconde main
Ceinture tressée au dessus des reins
Rendant à l’étoffe un air souverain
Une deuxième vie pleine d’entrain
Cette joie de vivre dont tu déteins

Recroisons nous donc dans vingt ans
Flanqués peut-être de quelque enfant
Marqués peut-être de quelques peines
De rides de joie d’une vie bien pleine
J’espère ce jour te voir sereine
J’espère ce jour te voir en reine

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Avez vous déjà perçu son faible murmure
Aux heures creuses du sommeil, aux allures de parjure
Qui se cache du soleil d’une parure de veille
Qui au jeu du réveil ardemment s’y essaye

Avez vous senti son emprise sur votre pouls
Sur votre souffle court prisonnier d’un étau
Battements rugissants à chaque expiration
Apaisés à peine d’une longue concentration

La pupille dilatée sans valable raison
Le stress jubilant là, vidant sa cargaison
Sur un contrôle tenu digne d’un nourrisson
Assaillant cette carcasse d’une armée de frissons

L’avez vous surprise un jour d’humeur incendiaire
Enflammant à tout va votre paix et vos nerfs
Laissés à vif sous quelques bouffées de chaleur
Vous offrant un sursaut dès qu’un son prend ampleur

Bien avant l’aube elle vous harcèle
A toutes vos peurs elle vous rappelle
De tous vos vices elle vous lacère
Toute la nuit vous exaspère

Et vous l’avez apprivoisée
Scellant un pacte à vous damner
Lui sacrifiant vos rêves nocturnes
Pour honorer leurs frères diurnes

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Le pinceau suspendu dans l’air, loin d’être repu
Le crin chargé d’encre à la course interrompue
A mi chemin vers une toile à peine bafouée
D’une vague esquisse de quelques traits

La plume arrêtée net, privée d’inspiration
Les doigts crispés sur le stylo de frustration
Laissant sur la feuille blanche un ersatz de succès
L’amas de pattes de mouches infâme d’une resucée

Feuilles et cordes se moquent de concert
Touches et souffles s’affirment adversaires
La toile vous toise de sa hauteur
Tout semble rire de vos lenteurs
De votre esprit si infertile
De vos idées si infantiles

Puis le déclic détonne en vous
Tous vos moyens au rendez-vous
La feuille se retrouve malmenée
La brosse s’anime sous votre nez
Papier et air à l’agonie
Ployant sous encre ou symphonie

La tête se retrouve assistante
D’un cœur à l’œuvre, tacite entente
Chaque pulsation tirant sans peur
Le bout d’un démon intérieur
Pour l’expulser et qu’aboutisse
Le fruit d’une transe libératrice

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A l’heure ou la lune reprend ses droits
Rendant ses vices et tentations à qui de droit
Comme nos plus bas instincts qui s’éveillent en sursaut
L’épaule en avant sur la retenue des plus sots

A l’heure ou la tisane s’infuse dans les tasses des uns
Que l’alcool se diffuse dans le sang de tant d’autres
Le verbe fort, les sens grisés par trop de vin
Parlant à tort et à travers, se rapprochant de l’autre

Le premier pas dehors aiguise des sens déjà ravis
L’excitation jugulée à sa guise, prêt à croquer la vie
Dans la fraîcheur du soir la soirée se dessine en esprit
On prévoit tout un monde, excluant le mépris

Et puis la fête commence, on s’enfonce dans les décibels
Se faufilant entre les histoires naissantes et les récits d’amis
L’intérêt à l’affût d’un ton enjoué ou d’un discours rebelle
Juste pour le rire ou se jouer du débat, s’affirmer insoumis

Enfin l’épilogue arrive, la détente est à son comble
La tête dans les nuages ou au moins dans les combles
On regarde vers le bas et l’on se voit miroitant
Ce que l’on garde enfoui en nous depuis tant de temps

Les théories les plus douteuses se frayent ensuite un chemin
Prenant le pas sur le trivial, les armes contre les potins
Prononcées d’une voix pâteuse la paupière lourde
Avant que le fardeau de fatigue rende l’oreille sourde

Les bouches deviennent muettes et la conscience s’éteint
On s’évade dans nos rêves, on s’y égare sans fin
Et l’on devine que ce visage aux traits tirés
Tire un trait dans ses songes sur l’angoisse mal ancrée

Encore un beau souvenir au livre d’or
Au défilé d’une existence devant nos yeux
Au crépuscule de la vie, guettant l’aurore
Priant pour un vieux prologue auprès des dieux

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Vous affluez ici en groupe vous émouvoir
Et quérir ou semer là votre ultime espoir
Cœur encore gros au crépuscule d’un tel voyage
La chance sourit aux audacieux, ce vieil adage
Dont votre voix muette a ce moment crucial
A ignoré le sens pratique, erreur fatale

« Viens danser belle rencontre, encore quelques instants
Couvrons la rosée de nos souffles haletants »
Couple de phrases échouées à l’orée de vos lèvres
Brisées contre les récifs d’une audace trop brève
Débris piégés demain dans la vase des regrets
La langue acerbe, le verbe amer sur cette lâcheté

L’effervescence de la fête s’efface doucement
On se souvient de sa silhouette, avidement
Aux contours imprécis d’une manière embellie
Polie ainsi, l’image rémanente s’impose à lui
S’impose à elle, amorçant donc cette course folle
Premier au manque avec distance pour seul bémol

Le gagnant se surprend dans la rue, dérouté
A calquer par moment le faciès recherché
Aux visages des passants dont les trais parfois proches
De l’enfant en son sein font pleuvoir les reproches
Chimère de gamin têtu frappant l’estomac
Quand l’instinct primaire snobé en fait tout un plat

Et le temps s’écoule, implacable
Gommant ce manque inconsolable
Face au vil silence de la foule
A votre chance qui vous refoule
Couvrons ce souvenir choyé
De ce superbe amour manqué

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