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Il est là, il nous guide, flottant dans l’air du temps, voguant d’une pensée à l’autre.
Maître et esclave, il est traqué et rejeté. Volatile. Les gens le cherchent et l’amadouent. Et l’attrapent.. parfois. Trop peu. Il s’échappe souvent, leur caressant le cœur au passage, un exode dur, un toucher froid.

Inconstant et malin, il est aussi instable que le pire des dérangés, qui se targue des pires horreurs sous la bannière de son icône. Il les regarde d’un œil morne, il ne comprend pas, peut-être ne comprendra-t’il jamais, il ne s’attarde pas, d’autres attendent d’être aimés.

Il est sans l’être, hantant les pas de quelques chanceux si avidement que d’autres passent leur vie à le traquer sans penser qu’il les observe depuis l’ombre de leur voisin. Il fuit la vue de tristes ambulants derrière le déguisement d’une peste de solitude. Incertain, mais désiré, si divin, mais rejeté.

Et ces landes dévastées, qui sillonnent ces souvenirs, ne sont pour lui rien de plus que les vestiges d’un jeu, le jeu d’une vie, qui s’éclipse dans le battement d’un cœur.
C’est le prix à payer, assurément, quand il n’est que de passage. Comme l’hiver violant l’été, il viole les pâturages d’assurance de sa réprimande, et plus que la colère, c’est la tristesse qui vous étrangle.

Et pourtant, privé de liberté, retenu, enchaîné, cadenassé, c’est un souffle de printemps qui gomme ces hantises qui vous taraudent, faisant d’un brin d’herbe la plus belle rose, il rend aux plus souffrants l’éclat d’une majesté qu’ils ignoraient.
Et cet éclatant renouveau, nous l’exhibons, d’une chose aussi précieuse que le sourire des Hommes, le sourire d’un cœur qui plus que d’amusement, sourit d’une joie dont il déborde.

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J’ai eu et j’aurais toujours maintes et maintes vies, une vie pour chaque personne que j’ai croisé, et même après ma mort, je n’aurai de cesse de vivre dans les yeux de ceux qui ont un jour croisé les miens.
Je pense partir loin, très loin. Un jour, en te baladant, tu pourrais apercevoir mon reflet, mais ça ne serait qu’un reflet, une ombre du passé, car je partirai, mais je n’infligerai à personne l’intrigue d’un retour.
Laissant derrière moi ces souvenirs, j’en trainerai quelques bons, qui seront mon fardeau, les mauvais s’effaçant, comme une fresque érodée par le vent, le vent du temps, le vent de l’oubli.
Je deviendrai un fantôme, l’ombre traquée d’un non dit, noyant de quelques larmes les traits de personnes chéries.
Un nom, c’est ce qu’il restera, ruines d’un domaine aux miles rumeurs, murmure sur ton de confidence aux heures sombres de la nuit, il sera mélodie d’indifférence ou d’affliction. Il volera un temps, de souffle en souffle, de lèvres en lèvres, jusqu’à ce qu’elles se lassent, elles aussi, lui préférant la douce saveur du silence, maître de l’oubli.
Il reviendra, parfois, peut-être, hanter quelques songes, qui en oublieront le sens, remplacé par celui qu’un autre aura su graver.
Le lien s’effritera, mon ombre s’enivrera, ivre du futur, libre de ses chaînes, targuant mon âme de son plaisir, riant de charme comme de désir.
Mais toujours de l’âme elle guettera
La moindre trace de nostalgie
Sachant très bien que tôt ou tard
Elle pensera à l’air d’antan

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Un centre d’abîmes, de mystères et d’occulte, noir des profondeurs de l’insondable, c’est un envoûtant puits de l’inconnu qui de face vous surprend.

Insondable, c’est lui qui vous perce, abîme contre abîme, le monde en sourdine; brillant de malice, luisant de factice, il vous berce d’une comptine de malaise, et c’est l’intensité d’une braise qui vous rougit le teint.

Puis, enlaçant cet aimant, l’arrondi d’une lumière vient vous flatter la vue, ravissant vos pupilles de son subtil éclat, qui sans même crier gare viendra marquer votre esprit de son obsédant souvenir.

C’est ce même arc qui gorgé de lumière, étreindra les cœurs en perdant son masque, repoussant les ténèbres de sa soudaine audace quand son ami soleil le comblera d’une caresse.

C’est un bagne de pureté que ces deux là savourent, dans une mer d’innocence, un bain d’ivoire. 
Digue circulaire qui contraste, car son étendue immaculée enserre gentiment la prison de ses frères, qui liés, délient jusqu’aux langues les plus lourdes.

Indéniable bloc de beauté que ces trois là dégagent, de part l’irrésistible intrigue qu’ils suggèrent parfois quand un regard perdu leur oppose en miroir l’agréable spectacle d’une égale offrande, délivrée en tout grâce dans la hâte d’une seconde.
En guise de final, c’est la violence d’une émotion qui vous assomme, quand un reflet d’âme fugace vous affronte soudainement.

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Nous vivons dans un monde trouble, un monde de mensonges, de vols et de coups bas, ou les hommes quêtent parfois dans la fange qu’ils ont créé, mirages d’eux même dans les cendres de leurs désillusions.
Ce monde n’est qu’une jungle, un îlot de violences intermittentes, omniprésentes, une arène d’animaux marquant leur territoire, griffant, feulant.

C’est une fosse érodée de force effluves, bassesses relatives noyées dans un flot de sœurs, drapées d’ombre plus que de fierté. Et pour seuls mécènes à ce carnage, des bêtes du mal liées d’égoïsme plus que de talent, forgées de ruse plus que de sagesse.

Cloaque malsain, reflet d’âmes suintant la perfidie des craquelures de leur vernis, masque composé et figé dans l’utilité pour mater toute expression émotive, sentiments bafoués et reniés, détrônés et occultés, lustrant le siège du paraître pour asseoir le siège de la duplicité.

Nous rampons, arrachant les derniers lambeaux de ce monde gâché, calcinant d’une ombre veule la vie qui gorgeait ces prairies, nous paissons naïvement, moutons des bergers aveuglés de leur propres mensonges, s’affirmant par la force ou la lâcheté, n’ouvrant l’œil que pour abattre les égarés.

Nous même bercés de nos illusions, nous accordons une importance démesurée nos fantasmes médités, clouant dans l’ombre du placard nommé futur les fous dénouements de nos cauchemars prémonitoires.

C’est une terre-sangsue gorgée des rêves et des espoirs de chacun, rayonnant de fantasque et de fantasmes, privant ses parasites de leur magie, évacuant leurs cadavre rongés par les seuls courants ayant jamais supporté les hommes et leur créations, courants qui s’empresseront de déverser leur fardeau dans l’océan.

L’air même est pestiféré, portant les cris ce bêtes subjuguées, masquant l’ébat de la meute jugulée, ce vent obstrue les pores de l’épiderme chimique que des chefs de bande cyniques mettent au point dans une finance secrète à la façade publique.

C’est une vie flétrie dont je vous parle ici, d’un tableau noirci des erreurs de tous, cependant, c’est parait-il dans les ténèbres les plus obscures que la lumière semble la plus vive, et c’est ainsi que dans cet abîme incertain que s’embrase la beauté quand l’union est de mise.

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C’est dans l’obscurité la plus totale, le soir, que les pires hantises se dévoilent, charmantes de facilité, charmées de lucidité. C’est dans l’abîme nocturne que, délassés par le silence, délaissés par la lumière, nous jouons, bon gré mal gré, à celui qui de sa sombre cellule extirpera la plus belle révélation.

La nuit et son calme apaisant, reposant, imposant son charme gracile et subtil. Déployant ses ailes de ténèbres, elle offre aux chaloupes des naufragés un endroit ou ancrer et s’emploie, grasse de conseils, à leur faire oublier les affres de leur récent passé.

Elle en aura vu passer, la nuit, des errants la dévisageant, et des passants l’admirant, cherchant dans son affection muette la solution à leurs afflictions muettes. Dépendants de son cycle, ils sont rongés par son inertie.

Elle en aura vu passer, la nuit, des vagabond fuyant de choix, des perdus la gorge nouée, éperdus prostrés lestés de leurs cœurs, l’estomac alourdi de vide. Aisément noyés dans son immensité, ils ne demandent pourtant qu’à sauter, à franchir le pas qui les emmènera loin de ces frontières, l’aube les découvrant parfois libérés.

Et Elle les aura bien changés, les ombres et sons de nos veilles, en contes et fables de nos songes, auxquels petits nous croyions et que plus grand nous cherchions, tentant d’embraser le feu mourant de nos yeux pour retrouver l’innocence perdue de nos jeux.

Et de jour nous le figeront, le temps, l’espace d’outre-nuit que l’éclipse aura traîné jusqu’à nous.

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