Il est là, il nous guide, flottant dans l’air du temps, voguant d’une pensée à l’autre.
Maître et esclave, il est traqué et rejeté. Volatile. Les gens le cherchent et l’amadouent. Et l’attrapent.. parfois. Trop peu. Il s’échappe souvent, leur caressant le cœur au passage, un exode dur, un toucher froid.
Inconstant et malin, il est aussi instable que le pire des dérangés, qui se targue des pires horreurs sous la bannière de son icône. Il les regarde d’un œil morne, il ne comprend pas, peut-être ne comprendra-t’il jamais, il ne s’attarde pas, d’autres attendent d’être aimés.
Il est sans l’être, hantant les pas de quelques chanceux si avidement que d’autres passent leur vie à le traquer sans penser qu’il les observe depuis l’ombre de leur voisin. Il fuit la vue de tristes ambulants derrière le déguisement d’une peste de solitude. Incertain, mais désiré, si divin, mais rejeté.
Et ces landes dévastées, qui sillonnent ces souvenirs, ne sont pour lui rien de plus que les vestiges d’un jeu, le jeu d’une vie, qui s’éclipse dans le battement d’un cœur.
C’est le prix à payer, assurément, quand il n’est que de passage. Comme l’hiver violant l’été, il viole les pâturages d’assurance de sa réprimande, et plus que la colère, c’est la tristesse qui vous étrangle.
Et pourtant, privé de liberté, retenu, enchaîné, cadenassé, c’est un souffle de printemps qui gomme ces hantises qui vous taraudent, faisant d’un brin d’herbe la plus belle rose, il rend aux plus souffrants l’éclat d’une majesté qu’ils ignoraient.
Et cet éclatant renouveau, nous l’exhibons, d’une chose aussi précieuse que le sourire des Hommes, le sourire d’un cœur qui plus que d’amusement, sourit d’une joie dont il déborde.
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